Présentation :
Gaston Chérau (1872-1937), romancier, journaliste, conférencier, a intégré à la littérature de son époque la substance de ses provinces de prédilection, Poitou, Berry, Aunis, Gascogne, leurs paysages, leurs senteurs, leur humanité, sans volonté régionaliste mais en observateur sensible de la nature et des hommes.
Sa réputation s'était affirmée en 1906 avec la publication de Champi-Tortu. La Prison de verre (1911) en est la suite. Le décor : Forgault, petite ville du Poitou au début de ce siècle. La prisonnière : Jeanne Chevallier, jeune veuve meurtrie par un mariage malheureux, déchirée par la mort de son fils, le petit Christian - héros de Champi-Tortu -, et celle de l'homme avec qui elle avait espéré refaire sa vie.
La prison, c'est d'abord son désespoir, ses remords, l'anéantissement de sa volonté, que traversent pourtant des éclairs de vitalité. La prison c'est aussi la maison de ses beaux-parents, du redoutable M. Aristide, qui entend garder sous sa coupe sa belle-fille et la dot de celle-ci. La prison, enfin, c'est la petite ville, qui enveloppe de sa surveillance et de ses ragots cette jeune femme dont la beauté, sous ses voiles de veuve, éclate et dérange.
Les instruments de sa libération seront peut-être, si Jeanne trouve la force de s'en servir, le bon docteur Métayer, la touchante Antonine et, apporté par une amie d'enfance, le souffle d'une évolution sociale en marche, qui ouvrait aux femmes des voies nouvelles.