Présentation :
Le Blanc, sous-préfecture de l'Indre, que bien des Français ignorent, sauf pour la traverser en se rendant dans le sud-ouest, ville qui a échappé à la folie industrielle - ce qui est un de ses charmes d'ailleurs -, cette cité du Bas-Berry, sise aux confins de la Touraine et du Poitou, a su conserver son passé tout en ne se fermant pas aux temps actuels : un passé qui remonte aux Celtes, jalonné jusqu'à maintenant de personnages aussi divers qu'originaux : c'est toute la vie de « notre » Blanc que ressuscite Madame Chaubin au long de ces pages.
Ce n'est pas une histoire suivie que nous apporte son ouvrage, c'est l'histoire des monuments blancois, des habitants de cette cité berrichonne qui a un regard sur k Poitou voisin. Madame Chaubin est une conteuse à qui rien n'échappe, et c'est l'ensemble de ses conférences qu'elle nous donne, conférences que nos compatriotes apprécient depuis tant d'années ; mais elle est aussi une historienne; et tout ce qu'elle nous conte est solidement étayé sur des sources d'archives, et pas seulement les Archives départementales et municipales, mais les Archives religieuses, notariales, ou des Ponts et Chaussées, et rien de ce qui a été publié sur Le Blanc ne lui a échappé.
Après avoir situé « sa » ville, Madame Chaubin nous parle du gué, du pont qui disparut au XVIe siècle et qu'on ne reconstruisit qu'au XIXe siècle ; puis elle nous entraîne à travers tous les quartiers, vers le viaduc, dans les églises, en nous datant leurs différentes parties, dans les couvents, dont les bâtiments ont changé de destination, comme celui des Augustins devenu l'Hôtel de Ville ; elle nous fait découvrir le Château-Naillac, l'unique château médiéval subsistant de la Ville Haute, car Le Blanc était formé en réalité de deux villes, de chaque côté de la Creuse, souvent rivales, souvent divisées : nous suivons leurs dissensions pour aboutir à leur actuelle unité. Nous nous rendons ensuite, toujours en Ville Haute, dans la curieuse cave des Charassons, que Madame Chaubin connaît pierre par pierre. Puis elle nous narre les mésaventures de l'hôpital du XVIe au XXe siècle, nous promène dans les rues blancoises dont les noms nous rappellent souvent les anciens métiers, comme le fait « l'Arbre des Métiers », à la réalisation duquel participa notre auteur.
Enfin sont évoquées trois femmes célèbres de notre cité, fort différentes l'une de l'autre, puisqu'il s'agit de la Belle Corisande, qui fut si chère au coeur du Vert Galant, de Madame Dupin, la dernière Dame du Blanc sous l'Ancien Régime, et de sainte Elisabeth Bichier des Ages, la fondatrice des Filles de la Croix. Les hommes illustres ne sont pas oubliés, et nous apprenons que Pierre Milon, médecin du roi Henri IV naquit au Blanc, comme Pierre Collin de Souvigny qui fut maire de la ville au début du XIXe siècle.